samedi 24 octobre 2009

Je suis la la la

Il pleut il pleut bergere, mais pour une fois je n'ai pas a sortir de chez moi.
Et je peux le faire, regarder les dessins animés pendant que mon corps se regenere. Il existe d'autres formes de vie, des baleines au fond de l'antarctique a la perfection au fond du lit, anesthesié par tant de coton et de sommeil. Grace a ce gramme entier qui se dissoud dans mes vaisseaux, je sens bien que le point du plafond que je fixe est le plus parfait de tous. Que rien ne vaut la peine de detourner le regard, tout est au mieux, rien ne pourrait etre mieux, quoiqu'il fasse. Le mot angoisse a disparu avec son sens et le plafond est blanc, tellement blanc et genial que je m'en suis endormie. Je me suis reveillée quelque part, en bloc, dans une boite.
Mais je ne peux pas rester la. (a cause de question pour un champion).

mercredi 21 octobre 2009

Allez allez mon petit!

J'ai bien du mal a croire qu'on en soit arrivé la. Comment mon corps est devenu une synthese du DSM4 sans que rien ne se passe. Je vois monsieur O qui s'agite devant des neuromediateurs, je me demande comment on peut venir d'Espagne et avoir autant l'air de n'avoir jamais vu le soleil avant ca. Dire que c'etait deya especial et disperser autant de froid deriere soi dans l'amphi pourtant suspendu a ses mots. Cette facade scandinave n'etait donc qu'un leurre, comme de l'aspartame pour le cerveau aurait dit monsieur O.
heureusement que Darwin n'est plus la. Il m'aurait devoré, avec sa theorie, moi l'etre le plus inadapté et desorganisé face a son milieu. Decomposé.
La phobie, la maladie de bourgeois, la maladie qui permet de combler des vides et de palier l'ennui laissé par les grands espaces (sauf la phobie des grands espaces).
Hommage a l'animal d'hier, je me sens comme toi, entrain de mourrir sur le carrelage, dans un envirronement qui n'est pas mon cadre de vie, incapable de retrouver la sortie ou de retourner a la terre.
L'issue, tu es mort pour rien surement, j'ai tourné en rond des jours et des jours dans l'appartement, sursautant au moindre courant d'air dans mon cocon. Mes espoirs aneantis, mes capacités cognitives mortes, mes reponses par reflexe de moelle epiniere, les crises cardiaques quand on m'adresse la parole. Je ne remetrai jamais le pied dehors, je ne retournerai jamais a l'ecole, tout est fini, s'est ecroulé sur un coup de tete.
Nous sommes morts tous les deux pour rien.
Il ne reste rien devant moi, tout est fermé dans mes yeux, mes recepteurs qui fonctionnent a plein regime et je vois rien d'autre que l'angoisse tout au bout d'aucun chemin.
La faim me sauvera encore cette fois.
La faim d'aliments, un gouffre s'ouvre sur mon estomac.
Et nous revoila en marche, desequilibré au depart et on apprend a marcher en se tenant aux mains tendues et aux murs. La mort est passée, c'etait un nuage.
Et malgré tout ce qu'on croit betement, la therapie acharnée qui reprend le dessus, au bout du chemin la vie meme sous la pluie.

vendredi 16 octobre 2009

Si je galope a moitié nue, a moitié vecue l'hecatombe

Les os de poissons se disolvent dans des eaux, j'apprend à 20 ans qu'il n'y a pas 4 mais 5 saveurs, et que la saveur que j'aime le plus au monde est la cinquieme. J'ai pensé trois fois au mot justice. Devant mon plat de raviolis vapeur imaginair, devant la course poursuite au tram, dans l'automne gelé a deceder. Une fois a tord surement. C'est peut etre pas le mot. Est ce qu'il est juste d'etre poursuivit a tous ces km/h dans les premiers jours de vrai froid.
Quand j'entre dans la piece, bébé Lilou est la debout, elle est minuscule. Dans un equilibre aleatoire. Comme je l'aime, comment cette petite chose qui se tape contre tous les coins de la table peut etre un etre humain, vivant.
Ma mere a les os du cou qui se tasse, on comprend pas comment on peut aller voir des films d'horreur au cinema alors qu'il suffirait de venir dans ma vie, prendre ma place pour etre servi un jour sur deux en horreur. Pourquoi ils cherchent a mourir de peur, alors que moi je meurs vraiment de peur, et que pour y remedier je serai prete a accepter une tumeur cerebrale. Je me laisse eduquer, pour mon salut, est ce que ca suffira je sais pas.
En fait quelque part la peur c'est une tumeur du cerveau. Mais en hologramme, et invisible du monde, la douleur sans compassion et sans excuse.
On trafique ce qu'on peut, sa memoire, son chauffage, son emploi du temps et la ratatouille. Pendant que tourne dans le tambour un chaton. Trois jours d'immobilité et de principes actifs a effets secondaires qui n'y changent rien. La seule chose qui soit vraie c'est que tout passe avec le temps. Et meme si la theorie se precise tous les jours, on la refute a chaque fois qu'on rechute: ca n'ira plus jamais.
Et si.
Moi, debout dans le tram, une main aggripée a l'autre pour etre sur de pouvoir se raccrocher a soi. Les compulsions, et les bonjours. Le decord defile, je suis dehors. J'ai survecu une fois de plus, et quelle fois de plus.
On sursaute souvent et on voit defiler des lumieres dans le noir, on marche au ralenti comme des horloges et on met la table doucement. On a du mal a comprendre quand on nous parle, on a du mal a se maquiller et a lire. On vie comme quelqu'un qui aurait 100 ans et qui sortirait dans le parc de la maison de retraite au printemps.
Mais ce n'est plus le printemps.
Loin de la.

dimanche 11 octobre 2009

Tout seul dans l'arène

Entre le public et je suis au milieu du monde. Dans un trou noir plus précisement. Un trou noir ou je conduis avec de graves blessures. Au volant de la 207 je traverse la mort, je traverse ma tete, j'avale de travers sur le chemin de traverse. Les mouches dansent le jour et la nuit, dans ma boite cranienne et noire, tapissé de vinyl. J'ai bien l'impression que tous mes nerfs sortent de moi. Et s'enroulent dans des roles, s'enrolent dans les rues et sous les roues.

Je rentre a pieds.

Je pense a la Corse, la choc derriere a laissé un amer intersideral. Je ne vis plus, survivre pour des oreos. L'hiver vient. La nuit vient. La grippe ne vient pas. Nous sommes en haut d'une montagne immense, en bas la vie est terminée, personne n'est ici, le monde est peut etre mort. Il reste que nous avons perdu nos chemins, peut etre qu'on congelera. Je pousse un hurlement qui resonnera jusqu'a la fin.

Le hurlement de liberté de la montagne, le silence d'infini du fond de la mer, le rire du vin blanc et du bras qui m'entraine vers l'euphorie.
J'ai dechiré mon pull, j'ai claqué la porte, donné un coup de pied a la caissiere de champion