vendredi 24 juin 2011

De vent et de rose

On a fait tout le tour de la terre, on a même demandé à Dieu. C'est des kilomètres de ruban qui défilent sous nos roues. La route s'étire, interminable. C'est tous ces paysages de France passés au peigne fin et les grands espaces, ces grains de sable et de sel sur les sièges arrières. Dans le rétroviseurs, les participants les cheveux en paquets. Le vent par les fenêtres et on voyait passer des flamants roses et des marais, des étiers. A l'intérieur de ces moments heureux, qui reviennent et se répètent, ces mois d'août consolants qui font oublier. A grand renfort de sentiers marins et de forteresses, de monastères et de virées de bord. Tout mon coeur appartient à nos voyages, aux sols sur lesquels nos pieds ont marché, aux huttes de pêcheurs au bord du lac dans le vent. Quand je penche la tête, tous les jours de l'année, j'ai un bâton de pluie rempli de coquillages qui résonne. Et la trajectoire des migrations de baleines, et de toutes les espèces qui seront à nos rendez-vous. Chaque kilomètre au compteur c'est un gramme de peine qui se dissout, où qu'on roule et où qu'on erre, la nuit et le jour, les matins et les fins d'après midi.
Je revis précieusement, souvent, le déjeuner sur le port avant le soleil, la promesse de la croix du sud. Une virée. La colonne cassée contre le sol qui tangue du ferry, pour voir apparaître dans les embruns les ombres des îles sur une mer de vent et de rose.