Le poisson aveugle, bout de moi.

Le genre de journée sans moral et sans lecteur de plus. Avec bébé L qui pleure et qui dort et l'eternel recommencement. Elle ne grandit jamais. Un peu plus toute les semaines mais jamais assez. Elle n'aime pas. Elle nous connait pas, ne nous voit pas, nous entend des fois, reste impassible au bruit d'une moto dans son berceau. Ca m'enerve mais ca m'emeut. D'un coup je regrette d'avoir été un jour un morceau de non conscience a la merci des scooter et des gens. C'est dangereux l'enfance. C'est un terrain glissant dont on aura peu de souvenir ou du moins pas les bons (t'as une memoire d'elephanteau ma fille). Est ce qu'on est heureux? bien? est ce qu'on mange a sa faim?
Est ce que c'est de ne pas avoir mangé a ma faim bébé qui me fait avaler ces quantités astronomique de gorgonzola.
Bébé L va grandir et se mettre a tout peter autour d'elle, l'inquietude est venue rien qu'en regardant le bordel qu'elle a foutu dans son landeau en deux minutes. Degage le doudou, degage la sucette, la couverture je t'emmerde, je cri, je me griffe le visage et je m'arrache les cheveux. Pas etonnant que tu dormes bien la nuit, la petite etait montée sur ressort electriques anxieux.
J'ai de la peine a m'etre trainée de mon lit a un transat a une chaise a un canapé. Une promenade d'un quart d'heure m'a laissé sur le carreau. Je suis fatiguée de tout, meme de manger, sauf de lire. Le transat du jardin peut se feliciter d'avoir accueilli ma carcasse (oui c'est le mot, la migraine de 48h a rendu de la fille un legume lessivé) toute la journée durant. Si je bouge un instant c'est pour caresser la vieille carcasse 2, le chat et gratter mes miliers de piqures de moustiques.
Je reflechis trop. Vas tu accepter mon rendez vous nocturne aux ombres chinoises, et toi est ce que tu m'en veut de t'aimer uniquement quand tu n'es pas la. Besoin irrepressible de danser, de boire un coup de trop. Une journée a mourrir, bien de chez moi celles ci.
Le sommeil est venu et est resté 20 an au meme endroit.