Je sais pas bien de quel mal il traite. C’est l’amour qui est petit à petit retiré du jeu. Et il reste que des cartes normales dans nos mains. Je tire de plus en plus mon épingle, c’est de pire en pire et malgré moi. Peut être que c’est une maladie qu’on connait pas encore ou alors que je suis juste un monstre mais que je m’en rends pas compte. J’ai l’impression d’avoir attrapé une sorte de grippe à toute épreuve, un virus que j’aurais sorti de je sais pas où et qui distillerait du venin, tranquille quoi. Je l’ai surement récupérer en trainant dans une eau pas claire, c’est peut être le typhus ou un truc comme ça. J’ai bu une bonne tasse, je me suis étouffée par le nez et quand j’ai refait surface j’étais devenue à distance et je ne voulais plus de ma vie de Rhône-alpine. Par la même occasion, j’en ai profité pour devenir extrémiste sans m’en rendre compte, et par rayer méthodiquement les gens qui occupaient tellement ma vie. J’ai aussi décidé que mes amis sont cons, que finalement prier c’était bien le seul recours qu’on ait contre les causes perdues, que les animaux sont mes fondations de la maison et qu’une brèche dans les fondations et c’est l’effondrement, que ce qui se profile est impossible et impensable, qu’il faut que je m’exile loin de tout ça et vite.
Heureusement, c’est à ce moment que P. sort et que j’entends la porte se refermer. Trêve de tourner en rond et de haïr le monde entier, je le suis. Déjà arrivé là-bas il a l’air content de me voir et puis il s’agit plus ou moins de désempacter un trésor. J’y ai trouvé mon compte au final. J’y ai trouvé le meilleur des biens : une heure sans penser à tous ces maux. Et aussi des photos des Lofoten, des vieilles cartes postales de Corse, des vieux films super huit, des affiches d’expo, des carnets de croisière, des menu de commandant de bord. En gros j’ai trouvé la vie d’autres et j’ai dit merdre à la mienne.
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