Ça a commencé à me gratter. Un peu.
Dans l'hiver, l'allergie a commencé. Des démangeaisons de ville. Nocturnes, diurnes, irrépréhensibles.
Quand nous étions petits et quand nous étions grands, c'est à dire chaque jour de notre vie, nous avons ramassé des crabes. Avant, je ne voyais que l'étendue des baies grises, un paysage désolé, du sable toujours mouillé, ou la mer s'est retirée tellement loin, qu'on ne pourra plus jamais en atteindre le bord. Il a fallu fuir l'été, aller s'abriter du soleil sous les rochers, et mettre quand même de la crème solaire. La Bretagne, la mer, la grande ombrelle de toute ma vie. Mais petit a petit, tout a changé. Sous les rochers il n'y avait pas qu'un manque de lumière. Il y avait aussi des crabes et des anémones. Sous les rochers Bretons, il y avait la vie. Et la vie je la cherche, partout depuis. Le vent m'accompagne. A chaque minute. Il souffle, la bise, la brise, la brume, la bruine, un déchaînement continu sur le port. Il y a des années, j'ai les cheveux emmêlés avec du vent a l'intérieur. Je les ai dans les yeux, parmi les mouettes, et le goût du citron avec de l'eau de mer. J'ai l'impression que l'eau de mer est remède a tous les maux, qu'elle désinfecte les plaies en y injectant du sable, du crustacé et du sel, et que du coup on devient conservé et pures. Avec du recul, j'ai pris du retard, j'ai manqué d'eau de mer et j'ai failli mourir.
Il y avait un jour que je n'ai jamais savouré au bon moment, parce que ce jour la j'ai cassé mon argentique d'amour et brûlé toute ma pellicule. Mais pourtant, il y avait une tempête de sel et de sable et un paysage infini, sans aucune limite. Au bout du paysage, d'autres habitants. Des systèmes vivants. D'autre lieux. Il se tenait devant moi le phoque moine, rare et loin. Tellement loin que ça nous a tous énerve, merci les taches de graisse a un kilomètre et mes jumelles tremblent et j'en ai marre et j'ai avalé du sable il y a une demi heure et j'ai toujours les dents qui craquent. Plus tard, j'ai réalisé. Des phoques moines, en liberté, en voie de disparition, tenu loin a l'abri de nous, sauvés. Tant pis pour le reste, n pas s'approcher et savourer a distance l'incroyable étendue de l"évolution. Aujourd'hui, j'arrêterai de me nourrir pour un tel spectacle.
Il est loin le sable mouillé et le mauvais temps. Maintenant, l'eau s'est réchauffée et éclaircit. Il fait beau et nous avons découvert d'autres horizons, d'autres spectacles déchirants, d'autres faunes. La passion à pris le dessus et bat, a un rythme fou, avec les flots. Mais quelque soit ou nous sommes, parmi quelles baleines et sur quelle mer, nous n'allons pas oublié le point de commencement, le premiers voyage qu'avait été la Bretagne, qui a fait de nous des porteurs assymptomatiques de la folie de de la nature.
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