Je vais mourir ici. Je regarde océans, par la fenêtre, océans, dans frigo, dans le vide, océans. Elle est loin ma baleine à des centaines de kilomètres de mon micro climat. Je tourne en rond dans cinq mètres sur cinq, derrière les vitres, enfermée parce que dehors il deluge. Le déluge en ville c'est pas la tempête. C'est des averses qui remuent de la crasse. Des torrents sur de la boue, sur des immeubles dégueulasses, sur l'hopital, le stade, la rue. La polution qui nous retombe dessus en gouttes.
J'ai envie de vomir.
Si seulement c'etait le mal de mer. Des embruns, pures, propres. La nature en apocalypse qui envoie tout valser sur les flots. Du grand air. Respirer encore par mes poumons cassés. Etre malade d'iode et de marré. Oui capitaine.
Plus de Grenoble.
Plus du virus.
J'avale de l'eau par le tuba, il y a maintenant des mois. Je vois mes palmes qui oscillent sous moi, au dessus du monde d'en bas, pour reprendre un peu de souffle. Je suis vidée d'energie, ne sens plus mes jambe, gelée, bleue, essoufflée.
Mais il y a un poulpe, parce que quelqu'un à crié « un poulpe! ».
Et d'enormes poissons, qui m'angoissent et m'attirent avec eux dans leur orbite funèbre. Je cherche, je cherche, je nage au milieu d'eux, je veux tellement voir, je vais finir par me noyer. Je vole au dessus des canyons. La peur enfin se desagrege. La plage est loin, je me serai noyée bien avant de pouvoir rentrer.Mes palmes, j'ai trouvé chaussure à mon pied, je vais tellement vite, sans resistance. Tellement de choses à voir et à ne rien entendre à part le bruit des colliers de perles qu'on enroule sur la coiffeuse. Des poissons dans l'eau.
Refuge. Pause. Une bouée.
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