On doit vite se perdre dans Paris. Pas simplement se perdre sur un plan
et dans l’espace (quoiqu’aussi), mais se perdre vraiment. Deux jours passés
dans la confusion de la capitale, 25h sans dormir, 25h sans manger, 25h de café
noir et de Bourgogne piquant, des bouchons, une note de frais, un chèque, une
dépose minute, une gare grouillante, une avarie. Drôle d’état, sans aucune fatigue, et
quand je me couche avec le lever du soleil sur les toits, je n’arrive pas à
fermer l’œil et je n’ai même aucune envie de me ré-endormir un jour. Le matin arrive vite puisque c’était déjà le matin hier soir. J’ai
observé de la fenêtre toute l’évolution d’une journée entière dans une rue
normale. Un cycle de départs en soirée, talons, sac à main, boucles d’or, puis
de braillement (qu’est-ce qu’il fait lui !? Rien je crois qu’il essaye de
boire son Orangina par l’oreille, eh mais attention ! Monsieur !
Monsieur ! c’est pas par-là !), puis de misère, de ramassage de
mégots dans un sac plastique pour reconstituer une cigarette, à moins que ce ne
soit simplement un « collectionneur de choses » (eh les mecs,
regardez toutes les choses que j’ai trouvées s’soir). Passe à la télé une émission
TF1 nocturne sur les oiseaux, ou le commentateur parle comme si c’était le JT
et qu’il annonçait un nouveau tas de cadavre (ça passe mieux avec de la
mayonnaise) : en hiver, les oiseaux ont faim. Suivi d’une enquête exclusive
micro trottoir camping : « que ressentez- vous en camping quand il
pleut un jour ? ». Vu passer un homme nu plutôt inattendu et à toute
vitesse (alors qu’on ne passe pas comme ça à toute vitesse devant les gens). Je
fais partie des provinciaux qui se marrent, qui s’étonnent, qui viennent du sud
de la France où chantent les cigales. Mais en même temps, je ne pense pas que
ça se voit tant que ça (à part la bise qui commence du mauvais côté). Je me
sens bien adaptée au décor avec mes petites chaussures Minelli (pas du tout, personne
ne s’habille comme ça élo), pas comme ces putains de hippies (elle doit avoir
les Chakras bien huilés celle-là).
dimanche 1 juillet 2012
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