(Le titre est à lire avec un accent du sud très prononcé).
Ce soir du 29 juin, un incident technique immobilisa un TGV sur la voie
Paris – Lyon – Grenoble. Un incendie de moteur, trois fois rien. Heureusement,
nous n’étions pas dedans, mais malheureusement nous étions dans celui juste derrière.
On s’en fout c’est la fête. Ces derniers temps, des tuiles pourraient pleuvoir
que je n’y verrais que du feu. Un TGV bloqué pour des heures dans la nuit à 1h
de Paris ? Qu’à cela ne tienne ! On est ensemble, on a à boire (ah
ben non) et à manger (non plus (mais si ! les palais bretons)) et tout va
se débloquer très vite (eh non). Pas grave on peut aller acheter tout ça au bar
(ah tu n’as plus de monnaie ? ok.). Après une collecte de centimes regroupés
par petits tas sur la tablette et des portes monnaie retournés, nous voici
arrivés à la coquette somme de 2€, ce qui nous permet de prendre, heu, une
bouteille de Cristaline 50cl pour deux (et un Toblerone non ? non ok.),
mais elle est si bonne ! On repense avec nostalgie à la bouteille de
Bordeaux blanc à 4€50 qu’on a pris la décision sage mais regrettable de laisser
sur le bar. Qu’on aurait pu emmener et improviser une immense fête en première
classe (oui on voyage en première classe : allez les pauvres là, oust,
serveur ! une Margarita s’il vous plait, oui plus vite que ça. Il est
passé où le groom ?). Je sens se dissiper lentement et agréablement les
dernières notes du Mojito pris à-jeun sur la terrasse d’en bas, qui a fait
passer très vite et en parlant beaucoup trop tout le trajet jusqu’à la Gare de
Lyon, et fermer les yeux sur autant d’angoisse citadine. Nuit noire, pas d’informations,
où sommes-nous, qui sommes-nous, d’où venons- nous, où allons-nous ? Ben à
Part Dieu ! Mesdames et messieurs votre attention, notre train va repartir
(Hourra!), mais malheureusement nous n’irons pas bien loin, nous parcourrons
quelques centaines de mètres (Hourra!). Finalement tout ça n’est pas si
terrible, plutôt drôle même, si l’on suit ma nouvelle théorie qui consiste à
profiter de chaque instant.
Débarqués à 3h du matin sur un quai de la gare où nous attendaient
bouteilles d’eau et compensations financières. True story.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire