Et ce soir j’en veux encore et encore
du Nutella, à lécher la cuiller jusqu’à disparition complète de la sensation de
faim. Je tourne en rond dans mon petit (appartement) deux pièces, et passent
passent passent passent passent les jours. Comme si ça ne suffisait pas il
pleut sur l’automne et les arbres commencent à perdre leurs feuilles [caduc*],
bientôt il n’y aura plus rien. Novembre aura été un mois consacré à trouver la
force que la vie soit si normale, à retrouver l’abandon dans le travail, et le
réconfort dans l’amitié de ma précieuse N. Se refondre dans une vie sans
parenthèse, et dans laquelle mon compagnon sur cette planète a disparu.
Où est passé ce chat ? Il
était là, j’ai tourné le dos deux minutes et il n’était plus là.
Et maintenant, avec d’autres, j’entends
miauler dans mon sommeil. Je dine aux chandelles.
Je veux juste rester sous ma
couette, oublier que je travaille sans salaire depuis des années, que mon
compte en banque dégringole, tous ces clics ultrasoniques et l’intervalle
temporel qui les sépare.
Bon, c’est un tableau exagéré,
tiré de manière partiale parmi d’autres tableaux, bien plus joyeux (course sous
la pluie en plein bonheur/cake aux courgettes/collants roses/marché de Noël à
venir).
Mais pour le moment je n’ai pas le
courage de les décrire.
* élément non persistant,
qui se détache
* feuille
non pérenne qui tombe chaque année: le pétiole
se détache de la tige
en laissant une trace de cicatrisation
* qui n'a plus cours
* qui tombe à l’eau