dimanche 1 juillet 2012

Le coup de la tarte aux pommes

Je voulais juste réparer un terrible oubli d'une chose incroyable et marquante qui est survenue dans ma vie: l'autre jour, j'ai eu une tarte aux pommes collée sous ma chaussure (entière, avec la pâte brisée, les pommes, la compote, la cannelle, le sucre caramélisé et tout ça).

Mais malheureusement nous n’irons pas bien loin


(Le titre est à lire avec un accent du sud très prononcé).
Ce soir du 29 juin, un incident technique immobilisa un TGV sur la voie Paris – Lyon – Grenoble. Un incendie de moteur, trois fois rien. Heureusement, nous n’étions pas dedans, mais malheureusement nous étions dans celui juste derrière. On s’en fout c’est la fête. Ces derniers temps, des tuiles pourraient pleuvoir que je n’y verrais que du feu. Un TGV bloqué pour des heures dans la nuit à 1h de Paris ? Qu’à cela ne tienne ! On est ensemble, on a à boire (ah ben non) et à manger (non plus (mais si ! les palais bretons)) et tout va se débloquer très vite (eh non). Pas grave on peut aller acheter tout ça au bar (ah tu n’as plus de monnaie ? ok.). Après une collecte de centimes regroupés par petits tas sur la tablette et des portes monnaie retournés, nous voici arrivés à la coquette somme de 2€, ce qui nous permet de prendre, heu, une bouteille de Cristaline 50cl pour deux (et un Toblerone non ? non ok.), mais elle est si bonne ! On repense avec nostalgie à la bouteille de Bordeaux blanc à 4€50 qu’on a pris la décision sage mais regrettable de laisser sur le bar. Qu’on aurait pu emmener et improviser une immense fête en première classe (oui on voyage en première classe : allez les pauvres là, oust, serveur ! une Margarita s’il vous plait, oui plus vite que ça. Il est passé où le groom ?). Je sens se dissiper lentement et agréablement les dernières notes du Mojito pris à-jeun sur la terrasse d’en bas, qui a fait passer très vite et en parlant beaucoup trop tout le trajet jusqu’à la Gare de Lyon, et fermer les yeux sur autant d’angoisse citadine. Nuit noire, pas d’informations, où sommes-nous, qui sommes-nous, d’où venons- nous, où allons-nous ? Ben à Part Dieu ! Mesdames et messieurs votre attention, notre train va repartir (Hourra!), mais malheureusement nous n’irons pas bien loin, nous parcourrons quelques centaines de mètres (Hourra!). Finalement tout ça n’est pas si terrible, plutôt drôle même, si l’on suit ma nouvelle théorie qui consiste à profiter de chaque instant.
Débarqués à 3h du matin sur un quai de la gare où nous attendaient bouteilles d’eau et compensations financières. True story. 

Lost in Paris (le collectionneur de choses)


On doit vite se perdre dans Paris. Pas simplement se perdre sur un plan et dans l’espace (quoiqu’aussi), mais se perdre vraiment. Deux jours passés dans la confusion de la capitale, 25h sans dormir, 25h sans manger, 25h de café noir et de Bourgogne piquant, des bouchons, une note de frais, un chèque, une dépose minute, une gare grouillante, une avarie. Drôle d’état, sans aucune fatigue, et quand je me couche avec le lever du soleil sur les toits, je n’arrive pas à fermer l’œil et je n’ai même aucune envie de me ré-endormir un jour. Le matin arrive vite puisque c’était déjà le matin hier soir. J’ai observé de la fenêtre toute l’évolution d’une journée entière dans une rue normale. Un cycle de départs en soirée, talons, sac à main, boucles d’or, puis de braillement (qu’est-ce qu’il fait lui !? Rien je crois qu’il essaye de boire son Orangina par l’oreille, eh mais attention ! Monsieur ! Monsieur ! c’est pas par-là !), puis de misère, de ramassage de mégots dans un sac plastique pour reconstituer une cigarette, à moins que ce ne soit simplement un « collectionneur de choses » (eh les mecs, regardez toutes les choses que j’ai trouvées s’soir). Passe à la télé une émission TF1 nocturne sur les oiseaux, ou le commentateur parle comme si c’était le JT et qu’il annonçait un nouveau tas de cadavre (ça passe mieux avec de la mayonnaise) : en hiver, les oiseaux ont faim. Suivi d’une enquête exclusive micro trottoir camping : « que ressentez- vous en camping quand il pleut un jour ? ». Vu passer un homme nu plutôt inattendu et à toute vitesse (alors qu’on ne passe pas comme ça à toute vitesse devant les gens). Je fais partie des provinciaux qui se marrent, qui s’étonnent, qui viennent du sud de la France où chantent les cigales. Mais en même temps, je ne pense pas que ça se voit tant que ça (à part la bise qui commence du mauvais côté). Je me sens bien adaptée au décor avec mes petites chaussures Minelli (pas du tout, personne ne s’habille comme ça élo), pas comme ces putains de hippies (elle doit avoir les Chakras bien huilés celle-là).