samedi 19 septembre 2009

Mon amour de St jean

But I don't. Saperlipopette.
C'est le mot juste, puisqu'il s'agit de perles, de salopette.
J'ai bien fait de sortir de mon repere ce soir. Ca vallait le coup parceque tous les jours ne se passent pas sans accroc. Tous les jours ne se passent pas dans les " ce soir c'est la fete au village, ya les boules au plafond". Des guirlandes d'ampoules de mes reves sont visibles a travers des ballons de baudruche gonflés a l'helium.
Deux corteges vont tasser la ville. Nos ballons noirs d'enterrement flottent droit dans l'air et la fanfare raisonne entre les murs.
Je suis bien contente, de prendre conscience une fois de plus de la chance qu'on a de grandir ici et pas ailleurs. Il y a ici les marches de l'eglise, des gens pretent leurs maisons aux troupes de theatre et les villageois sourient aux autres villageois. Ce n'est pas acquis partout. Ce n'est pas acquis pour tous.

Quel soulagement de pouvoir marcher dans une foule si grande sans avoir peur de mourir. Le cortege est la pour rien d'autre que rire (ni courses, ni embouteillages, ni retard de train) et chanter son amour de st Jean. Sans volonté, sous ses baisers.
Je suis contente d'etre heureuse de ma campagne plutot que fiere de ma ville.
Je les vois d'ici, les autres, les dindons de la farce, a se faire plumer par la vie en ville plus vite qu'un lacher de ballons vulpillien.

mardi 15 septembre 2009

Je vois Lilou

Me regarder avec des grands yeux emerveillés sur cette photo glacée.

La folie de la grippe enfle autour de moi, mais je reste tranquille. Je sais plus, l'image que j'en avais avant, une petite parenthese d'hiver bien arrosée de soupe et bien confortable dans le fond, et celle qui avait décimé une partie des enfants de ma grand mere dans des temps anciens et sinistres.
Il n'y a pas que ca. Ma vie change.
Pour me parer contre l'ecoeurement qui vient par vagues, je lis. Je ne lis pas. Je devore des pages, qui m'interessent ou pas, pour rester en vie mais ne plus y penser. Les premieres lignes sont encore un peu dans le present, et plus le texte passe et plus je je m'assied a coté de moi. Je deviens le baiser du detraqueur ou la vieille qui caresse son chat, mais en tout cas, je suis bien loin de mes pompes (boueuses).
Il pleut dehors, comme chaque jour, mais pas dans ma tete qui migre bien au dela des murs. Avoir si souvent besoin de sortir de soi est un probleme majeur, qui cause des pertes monstrueuses et des degats irreparables, mais heureusement beaucoup de choses le permettent. Des siecles que des gens mettent en place des stratagemes pour s'echapper, et moi j'ai plus qu'a arriver et a choisir mon livre ou mon film ou mes dauphins.
De toute facon, si il faut fuire c'est maintenant. Vu comme les choses se corsent dehors, il vaut mieux hiberner dans les bouquins. C'est comme ca que j'ai pensé passer l'hiver, recluse, froide et morte en apparence, mais bien au chaud dans le plaid entourée de plein d'images.
Pendant ce temps, les virus ont muté, des gens sont morts sans raison (dont Phillipe des 2be3), les pharmacies se sont vidées d'antibacterien et l'ecole a ouvert et fermé ses portes. Les chemins se sont mouillés, le pluie a commencé a tomber.
C'est plus simple d'etre mort parfois.

mercredi 9 septembre 2009

J'veux pas finir ma vie a tombouktou

Toutes ces semaines ma vie etait mise en quarantaine.

Depuis tout ce temps, je me suis oubliée des jours entiers. Rien n'avait rien a voir avec la vie ici. Je pense meme qu'il soit possible que je me sois dedoubliée un temps. Comme moi qui flotte au dessus de mon coma.

Plus j'avancais au milieu de la mer cette nuit, et plus je laissais deriere moi toute ma partie cancereuse. Au bout d'un moment, tous les soucis s'etaient envolés et il n'y avait plus qu'a vivre point final. J'ai arreté de me maquiller, le jour ou je me suis rendue compte que je pouvais voir sous l'eau. Ca n'a plus d'interet, etre belle ou pas, en survolant au dessus de metres de fonds marins habités. Un stress palpitant a pris le dessus, l'incroyable silence de la vie sous la mer. Assise sur un banc de poisson, au milieu des eclats d'argent, je ne sais plus ce que j'etais. Je pense que parfois je respirais de l'eau.

Je crois que quand les dauphins sont apparus, a des vitesses folles et hors de l'eau, une autre avait pris la place de la malchanceuse bornée. Et encore maintenant j'ai peur de l'avoir tellement voulu que je l'ai révé.

"Vacances" a perdu son caractere légé. J'en vois l'importance, le bonheur de m'eloigner de moi. Le long et trop court repit du desert de sable blanc et du soleil qui iradie les pays. Et qui parfois ne m'atteint pas, a l'ombre du figuier.