mardi 15 septembre 2009

Je vois Lilou

Me regarder avec des grands yeux emerveillés sur cette photo glacée.

La folie de la grippe enfle autour de moi, mais je reste tranquille. Je sais plus, l'image que j'en avais avant, une petite parenthese d'hiver bien arrosée de soupe et bien confortable dans le fond, et celle qui avait décimé une partie des enfants de ma grand mere dans des temps anciens et sinistres.
Il n'y a pas que ca. Ma vie change.
Pour me parer contre l'ecoeurement qui vient par vagues, je lis. Je ne lis pas. Je devore des pages, qui m'interessent ou pas, pour rester en vie mais ne plus y penser. Les premieres lignes sont encore un peu dans le present, et plus le texte passe et plus je je m'assied a coté de moi. Je deviens le baiser du detraqueur ou la vieille qui caresse son chat, mais en tout cas, je suis bien loin de mes pompes (boueuses).
Il pleut dehors, comme chaque jour, mais pas dans ma tete qui migre bien au dela des murs. Avoir si souvent besoin de sortir de soi est un probleme majeur, qui cause des pertes monstrueuses et des degats irreparables, mais heureusement beaucoup de choses le permettent. Des siecles que des gens mettent en place des stratagemes pour s'echapper, et moi j'ai plus qu'a arriver et a choisir mon livre ou mon film ou mes dauphins.
De toute facon, si il faut fuire c'est maintenant. Vu comme les choses se corsent dehors, il vaut mieux hiberner dans les bouquins. C'est comme ca que j'ai pensé passer l'hiver, recluse, froide et morte en apparence, mais bien au chaud dans le plaid entourée de plein d'images.
Pendant ce temps, les virus ont muté, des gens sont morts sans raison (dont Phillipe des 2be3), les pharmacies se sont vidées d'antibacterien et l'ecole a ouvert et fermé ses portes. Les chemins se sont mouillés, le pluie a commencé a tomber.
C'est plus simple d'etre mort parfois.

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