dimanche 29 juin 2008

La fille qui allumait le jardin de ville

C'est le smic pour l'hygiene des paupieres.
Rencontres fortuites avec un avant puberté qui voulait eclairer le jardin de ville. Et qui disait vive le rock en tripotant les fils d'une armoire electrique. On nous traite de vieux, de rouilleurs, de pauvres types parcequ'on est assis sans rien faire. Nous qui n'avions pas de parents, pas de maison, pas d'alcool ni de lycée ni de prenoms. Du moins c'est ce qu'on leur a fait croire. Ce qui legitimait notre presence ici.
Parfois un calin au bout de la rue, pres du gouffre sans fond.
Le maire est sur la piste de danse, l'adjoint au sport aussi qui s'averait etre mon pere, et il ramasse les dechets d'une soirée municipale seul. 00h00. J'aime le village. Meme si ici on mange des cotelettes le soir et on danse sur les seventies. Ca change rien, les jeux sont gratuits, les gens sont sympas. Meme le feu d'artifice est gentil.
"Chaque soir sur notre banc yavait des tas d'histoires Depuis qu'ils l'ont enlevé on sait plus ou s'asseoir".
Les gens a qui "ca ne reussit pas" de se coucher si tard en ayant bu autant de Rhum, qui parlent du salaire net et du brut, des primes de fin de contrat et de la dictature manager. Coucou c'est nous l'ouvrier de base. Comme je vous comprend.
Mais il est tard, c'est l"heure de valse avec la nuit.
j'aime la ville j'aime ces gars la, j'aime bien parceque c'est bien.

dimanche 22 juin 2008

Faites de l'été

Et du bruit.
Vous ne me croirez pas mais le soleil est venu du jour au lendemain.
Il est venu sans transition, il a fait 35 et voila. La fete de la musique etait un serieux aperitif au mois a venir. Un aperitif qui clos ce satané repas de l'hiver qui dura un an au moins. Le 20 juin oui l'été etait la pour de vrai, sans pluie, sans vers, juste comme un été. Je remercie Dieu. Sauf que depuis on ne dors plus, et je suis tombée malade.
Tout ca c'est pas grave a comparé a tout ce qu'on a deja passé de juin. Les temps a filé ce pourquoi je serais reconnaissante eternellement. Un angine le 21 juin n'est qu'une juste compensation de la fin de l'usine a venir, je vais renaitre de mes cendres, moi qui jusque la partait en cendres et le chantais dans ma tete du matin jusqu'au matin suivant.
Les croix sur le calendrier vont bon train, la semaine va se terminer et je mettrais le nez dehors tard le soir pour savourer le temps.
Le mécano est resigné et dit tout fort ce qu'il pense tout bas. Moi je repare pas les filles, je repare les machines. Bien dit Lili, d'autant plus que pour ces deux la elles ne sont pas reparables. Autant les laisser s'emieter, danser, raler avant le week end.
Je dispose d'un avantage majeur lié a mon metier, puisqu'il s'agit de produit pour les yeux, je ne risque rien en cas de projection dans ceux ci. Si ca avait été comme la machine d'a coté de la creme pour les pieds j'aurais connu ce risque. Mais pas celui de la projection sur les pieds. Donc l'un dans l'autre...
Heureusement, pour aider a passer tous ces derniers jours qui n'ont pas de gout et le reveil a 3h50 il y a Bob l'eponge carrée, mais surtout son chat Garry. Oui c'est un escargot. Poil au dos!

lundi 16 juin 2008

LA MORT

16 juin PLUIE. 4eme semaine consecutive. Pluie et lingettes.
Je vais gueuler la, ca peut plus durer, c'etait drole au debut mais plus maintenant. On ne ri plus. Plus personne ne rit. Maintenant est venu le moment ou on se fait chier comme pas possible ou la vie est toujours mouillée, le temps passe jamais, pas une seconde ne s'ecoule l'horloge est restée bloquée et il continu de se deverser sur nous des milliers de litres d'eau a la veille de l'été dans un printemps de merde a chier et triste a mourire. Si au moins j'avais le courage de ne pas m'ennuyer mais non! meme pas! la resignation est venue, temps de connard, embalage lingette puis plus RIEN. Pas de rire, pas de blagues, pas de vie. De la télé d'un oeil absent, dormir en restant reveillée. Ouvrir les volets et il pleut!
J'ai une surprise pour toi: le sol est trempé!
Les merles mangent des vers de terre tout autour de la maison ou je reste enfermée les rideaux tirés. Pas la moindre trace de vie a l'horizon.
Travailler et ne pas avoir faim. La pause vient, ne dure qu'un temps, pendant lequel on fete l'anniversaire d'Isabelle. La femme que je connais pas et ses collegues de l'usine. Je suis au milieu a etre obligée de manger du gateau pas bon des 8h du mat avec des inconnus qui font des blagues qui ne me font pas rire. J'ai envi de mourir mais je me rattrape en regardant par la fenetre: IL PLEUT.
Je pense a cette putain de vie de merde de juin qui quand elle a decidé de s'acharner ne s'arrete jamais. Temps de chien, boulot de connard, journées de merde. AAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH je vais tuer quelqu'un.

samedi 14 juin 2008

Le 11 de juin

Non ce n'etais pas pour vous dire que l'été est venu. D'ailleurs il n'est pas venu.
Du 11 juin plusieurs choses resteront. Lilou est née. "Bienvenue en enfer" avec un accent polonais de Barbara meme si c'etait deux choses bien distinctes. Et ce quelque chose qui flotte au fond d'une tasse de thé et qui confirme la maladie qui s'insinue. Le delire du paranoiaque. L'etrange folie de moi.
Lilou est un bébé parfait. Avec des oreilles bien collées et des cheveux mais pas trop et rangés. Si je la connais pas a 4h de sa mise au monde je sais que je l'aime. Mais elle est entourée plus de monde que de moi. Les gens sont parfois beaucoup trop presents.
Comme dans les reves de sa maman elle a des grands pieds. Mais elle a du sang froid, mademoiselle est belle et lunatique. Ouvre les yeux rarement mais je la comprend.
L'enfer de Barbara a commencé, apres l'accueil de quelqu'un dans un monde sourd, le bruit des machines et je fabrique des lingettes. Des lingettes pour desinfecter les paupieres. Grace a moi des gens auront les yeux propres, c'est pas encore la guerison du cancer mais on avance.
A petits pas pour moi. A petit pas pour l'humanité aussi.
J'ai retrouvé le bonheur qu'etais pingu.
J'ai aussi perdu celui des horaires libres et du sommeil reparateur.
Je pense que et aussi accesoirement celui du moral de fer.

lundi 9 juin 2008

On ne pense pas a tout ce thé qu'on gaspille

Depuis un mois il pleut. Mais aujourd'hui quelque chose d'etrange s'est produit, un rayon de soleil est venu m'attendre a la sortie de l'usine (mais ne m'a pas attendu longtemps pour autant). Le sol est sec, il est donc interdit de se plaindre de la vie.
Pourtant, je me suis cachée parceque je ne peux plus parler a personne sans avoir mal a la gorge. Ca va. Tant que je n'essaye pas de parler. J'essaye et des larmes montent dans ma bouche sans raison. Du coup je me tais et regarde la panthere rose.
Les gens sont cons.
les gens ne voient pas quand on fuit.
J'ai emballé de la tisane. J'ai un haut le coeur de joie quand je me dis qu'un jour ce sera terminé toute ces putains de palettes de merde de Sanoflore pour la constipation passagere et les jambes lourdes. Jambes en espagnol il parait que ca se dit gambas. Ben dis donc quelle ironie.
C'etait suportable. La tendinite, les neons, tout etait tolerable, puis vint le moment ou il fallut commencer a jeter du thé. A l'interieur je m'insurge.
Tout ce que je donnerais pour etre a ce moment precis devant une tasse de thé et que le monde s'ecroule et dans la poubelle tous les sachets mal soudés.
Quand c'est decidé c'est decidé: au distributeur a la pause, il n'y a pas de thé mais de l'ice tea chaud. Je suis fachée pour toujours avec le monde industriel.
A tout ca vient s'ajouter le fait que j'etais trop jeune pour apprecier le sommeil a sa juste valeur.
Je pense qu'il reste 19 jours. D'ici la j'espere qu'il aura fait beau. Et j'espere que le week end viendra de temps en temps.

mardi 3 juin 2008

La pharmacie solide

J'ai l'impression de passer a coté de ma vie dans une sale blanche desinfectée. Ce produit detachant qui mouille les mains sur le coup et qui se dissipe vite.
Tout est blanc. Les blouses de moi, des mes voisines. Simone est blanche, Francoise est blanche. Les neons eclairent en blanc et je realise qu'on ne peut pas savoir le temps qu'il fait dans cet univers de pensements. Blanc, comme les 1200 sachets de bicarbonate de soude pliés en 8h a la chaine. Plié, plus que les sachets, le moral aussi le fait.
Les mains parlent mais mon cerveau est absent. Par coeur, et c'est une autre que moi qui agit, atraper, plier les angles, enclencher la languette, appuyer sur le sachet choix1: sachet percé poubelle. Choix 2: sachet hermetique dans le boite. Voyez a quelle perte de vue s'etend ma liberté.
A la pause, le dejeuner sur l'herbe des communistes aigris. On parle des infos et on se revolte. On fait greve interieurement. Alors j'essai d'entrer dans ma poche pour rater le spectacle furieux. Et je lis, peut etre me sauvera-ce la vie.
24 jours, je n'ai plus aucune vie. J'ai peur.
j'ai peur que trop de communisme ne m'aigrisse moi aussi.
j'ai peur de maigrir.
Mais j'ai peur du travail, voila c'est pas de la fleme, c'est de la peur. Mais pourquoi.
Je pense a ce gout de soude deriere mes dents et mon estomac qui digere sans interruption depuis.

lundi 2 juin 2008

The guns of usinage

J'aime les synonymes.
Il suffit de lui faire ingerer des grandes longueurs d'ondes et de la lumiere rouge et ma veine bleue devient rose. Le changement de couleur d'un organe de moi. Mon coeur a senti taper a son insu des chocs de douleurs. Remonte le long de ma jambe contourne mon genoux et s'attaque a l'estomac puis mon cerveau. C'est la perte chagrinée de deux sens a la fois. Finit l'ouie. Finit la vue. Un peu de lumiere sur les pieds et tout le reste du corps vascille jusqu'a la mort des sens.
Je suis encore en vie.
Apres un brumisateur et qu'on me regarde bizare moi la blanche, un sucre alcoolisé et de l'eau.
Hop, on est en juin mais ca repart quand meme. Je n'ai d'ailleur aucun souvenir de ce changement de mois inopiné, qui est venu insidieusement.
Lecture BD, il pleut encore, depuis plus d'un an maintenant.
J'embete le monde parceque je m'ennui. Lundi, c'est que le debut d'une semaine de ...(oh non mon Dieu) travail.
Respect d'horaires, elle mange a midi car c'est la pause. Elle ne mange pas a d'autres moment ni n'ecoute de musique. Mais pour l'amour du thé.
Je pense a cet amour du thé blanc du thé noir et du thé violet changé en orange au laser vasculaire.