mardi 3 juin 2008

La pharmacie solide

J'ai l'impression de passer a coté de ma vie dans une sale blanche desinfectée. Ce produit detachant qui mouille les mains sur le coup et qui se dissipe vite.
Tout est blanc. Les blouses de moi, des mes voisines. Simone est blanche, Francoise est blanche. Les neons eclairent en blanc et je realise qu'on ne peut pas savoir le temps qu'il fait dans cet univers de pensements. Blanc, comme les 1200 sachets de bicarbonate de soude pliés en 8h a la chaine. Plié, plus que les sachets, le moral aussi le fait.
Les mains parlent mais mon cerveau est absent. Par coeur, et c'est une autre que moi qui agit, atraper, plier les angles, enclencher la languette, appuyer sur le sachet choix1: sachet percé poubelle. Choix 2: sachet hermetique dans le boite. Voyez a quelle perte de vue s'etend ma liberté.
A la pause, le dejeuner sur l'herbe des communistes aigris. On parle des infos et on se revolte. On fait greve interieurement. Alors j'essai d'entrer dans ma poche pour rater le spectacle furieux. Et je lis, peut etre me sauvera-ce la vie.
24 jours, je n'ai plus aucune vie. J'ai peur.
j'ai peur que trop de communisme ne m'aigrisse moi aussi.
j'ai peur de maigrir.
Mais j'ai peur du travail, voila c'est pas de la fleme, c'est de la peur. Mais pourquoi.
Je pense a ce gout de soude deriere mes dents et mon estomac qui digere sans interruption depuis.

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