vendredi 22 juillet 2011

Dis moi des mots d'amour

Des mots qui me touchent. Autant que cette pluie de feux d'artifice qui sont tirés pour nous (rien à voir avec la fête nationale en tous cas) au fil de notre grande migration vers le sud. Plus on roule et plus il y en a, et ils sont tous en bas à gauche comme par hasard là où T. ne peut pas regarder parce qu’il a un torticolis. Mais c'est que le début. L'autoroute du soleil avec la tente dans les bras, le manque de place, S. à côté de moi à qui je raconte ma vie en vain:
-Haaaaaaan Sylvain regarde! mais regarde
-C'est quoi encore cette merde?
-C'est des autocollants pour ongles en forme de fleurs des champs c'est beau hein?
-C'est horrible
10 minutes
-Hé attend je t'ai pas montré! Regarde ce que j'ai moi
-Tu plaisantes? c'est une blague? un spray rose qui envoie des paillettes?
-Rien à voir c'est un brumisateur de poudre scintillante
-Ah ben ok alors.

On est arrivés à bon port (qui était vraiment un port, et qui était ma foi bon), après des madeleines payées 10cents de trop sur l'aire de Montélimar. Cher délicieux les madeleines. La mer, la mer, la mer, sous la pleine lune et l'air marin de la mer. Dormi de part et d'autre, sur la plage, dans la voiture, à la sauvage. Je dors gelée parceque j'ai oublié de fermer la fenêtre en pensant à tous les rorquals qui sont entrain de vivre près de moi dans l'ignorance de tout le monde du monde. C'est une courte bonne nuit salée.
Le matin, le gars du camping est Paul Watson et veut nous donner de l'argent. Il boite bas vot'copain dis. Comme tu dis Paul.
Le reste est complètement choco. Dans le desordre: mon premier orteil dans la première poignée de sable, nos premières mirettes ouvertes sous la surface (avec dedans des grains de sable, du sel, de l'acide sulfurique et des éclats de verre, mais somme toute agréable). Tranquilles les mecs.
Port-cros ou l'arnaque finalement compensée par le Space Mountain:
Déjà courir vingt milles avec la bouffe pour quatre et les rabanes et les affaires de plongée sans savoir où est l'embarcadère et en étant proche de rater le bateau je n'accepte pas. Mais finalement on s'est stressés pour rien, on était grave large (au moins une milliseconde d'avance). On l'aurait raté je vous aurais découpé en rondelles et jetés dans la Bourbre, mais ok pour cette fois.
Ok pour le moment.
Quand on voit ce qui vient après.
Pas de cétacés (normal mais sait on jamais, c'aurait pas été la première surprise). Une heure de marche dans la montagne et la forêt à la recherche d'une plage qui s'approche et s'éloigne, et s'éloigne, et s'éloigne, et est de plus en plus petite de l'autre côté de l'océan. Moi je suis pas venue enfiler des perles alors si il faut y aller à la nage ou en tyrolienne j'y vais quand même. J'emmerde la foret moi. C'est pas trois pins parasol qui vont me barrer la route. Enfin si. Je vais mourir en fait. Plage du Palud: 20 minutes (trois secondes de marche) Plage du Palud: 10 minutes (1h50 de marche) Plage du Palud 15 minutes. Pourraient bétonner quand même. C'est mal entretenu ces réserves naturelles. J'hallucine.
Trouvé la plage, la passerelle dangereuse qui y mène et l'eau claire de la Méditerranée comme on aime bien. Un abri sous les tamaris, dans le sable, la meilleure cabane qu'on ai jamais connu. Et dans cette cabane, des gâteaux complètement chocos, des siestes à l'ombre, des pique-niques de rois, des mots croisés, des discussions, des enfants qui déciment l'île avec un micro qui a plus de pile (ben c'est dommage dis donc! vas vite voir si tu trouves pas des orties ou des oursins, parait que si tu en manges tu peux devenir invincible. Connard va). Et l'autre qui arrive la, police nationale de Port-cros les bain bonjour, vous abîmez les tamaris la en étant dessous sans rien faire, allez allez. Ah les enfants! comme vous êtes mignons à arracher des bambous et à faire griller des dauphins, vous méritez une sucette. Vous les jeunes, que je vous y reprenne plus a faire la sieste comme ça, bande de délinquants. Tranquille le mec.
Ouais bon. Combi, palmes, masques, tubas: parés pour le voyage extraordinaire. Vol au dessus des ruines, de la posidonie, du silence complet. Un peu de mal de mer avec la houle et la tête qui tourne mais c'est pire que la drogue. Arrivés au bout de cette faille, une immensité de bleu, presque plus de vie sauf quelque gros poissons lents, des rayons de soleils filtrés par l'eau qui s'arrêtent net avec la profondeur. On vole au dessus de mètres de vide, c'est tellement de vertige et de joie. Et aussi un peu de noyade au bout d'une heure quand la plage est tellement loin et qu'on est devenus tout bleus et qu'il y a de l'eau dans le tuba. Accrochés comme dur comme fer à la bouée pour ne pas couler, sans souffle restant, impossible de bouger les chevilles à cause des palmes, le meilleur moment.
Ben si c'est ça le sport.
Ressortis gelés avec un litre d'eau de mer dans les poumons, poursuivis par une vive et doré au soleil longtemps et délicieusement avant de récupérer une température corporelle viable. Je dore en pensant déjà aux immenses algues qui se balancent à cause de la houle, et la vie furtive qu'elles abritent.
Si j'avais su, je serais restée là bas. Le retour = la mort. Si tu savais pas si tu avais le mal de mer, au moins maintenant tu le sais, tu as le pied marin (et manquerait plus que la mer me rendre malade moi). Pourquoi il va si vite le bateau? pourquoi ils condamnent les issus? pourquoi personne fait rien? Un moment d'apesanteur qui me soulève le coeur jusqu'au cerveau. Ah d'accord je vois. On va donc mourir la. Très bien très bien.
Je pense qu'il faudrait regagner nos places tu crois pas? cloués sur place puis soulevés, puis recloués, puis secoués par le côté, puis accrochés à une barre, trois pas de côté. On va pas y arriver, il faut s'asseoir la. J'ai le cerveau qui s'est embué, tout est sourd et lentement bascule. D'un côté, de l'autre, en avant à droit, en avant à gauche, je vois la terre, je vois le ciel, je vois la terre, je vois la mer, je vois le ciel. Un courant d'air salvateur. Des sacs plastiques qui circulent, le capitaine qui fait un signe interrogateur du pouce. Moi? ooooooooouuuuuuuui ça va. Pas vomi. Finalement bien rigolé, la rivière Canadienne perpétuelle. Ça valait bien ses 25€!
Et d'autres choses aussi. Un beau feu d'artifice à Sanary les pieds dans l'eau du port avec les voiliers illuminés par les guirlandes. Le bouquet final qui nous a cassé notre gueule aussi. Oh non je veux pas voir ça au secours.
Une belle journée pluvieuse et grise avec la plage pour nous tous seuls (et pour les mecs qui avaient un tire bouchon, sans qui nous n'aurions pu survivre), autour de donuts d'après baignade et de bières. De belles vagues bien dangereuses qui nous éclatent sur la plage (houmtchje), accrochés désespérément à notre bouée de sauvetage que S. n'arrive pas à tenir (tout comme il n'arrive pas à faire la planche, le gagouel de la mer), au secours je vais me noyer au secours. A non c'tait rien. Balais de mouettes. Puffin Yelkouan.

Ce séjour fut rempli de la nage majestueuse des crustacés et des crevettes, mammifères incontestables. La mer regorge de thons, ces dauphins de taille respectable. Mais surtout attention à la zrub, la zone de baignane non protégée (pfd: pas perdu la main). Sans oublier le sif et le sug mais bon.

Pour clore le tout, après des repas de pâtes et de sel, un 280 au compté pour dire au-revoir. Venez on va voir la mer une dernière fois. Quoi? cette merde? c'est que de l'eau hein, t'as une baignoire non?


Au fond de son coeur on reste etrangers, enfin si on en a un.
Moralité: Plus de maquillage, plus de parfum, des cheveux frisés pleins de sel. Nature, sans arôme. Elo de la ville est plus belle qu'élo de la campagne, mais moins heureuse, donc moins belle.





mercredi 20 juillet 2011

Batlefield

Je sens comme si mon visage avait gonflé et était comme anesthésié. A 100 000 lieues de moi, des évènements adviennent, sans moi. Comme dans tous les rêves gâchés où je rate la fête qui se déroule sous mes yeux, je suis sur la touche et la partie se joue, et elle sera finie avant que j'ai eu le temps de réagir pour y prendre part. J'enfile tout doucement mon jean. Je le change. Je suis tirée en arrière par des fluides invisibles, je fais demi tour parceque j'ai oublié un objet inutile sur la berge et je m'assois sur mon lit pour réfléchir. Time goes by. Je reste assise.
En attendant toi tu es toujours partie. Tu vas pas revenir hein. Sur la barque tout doucement, la barque qui va tout doucement.
Mon visage est enflé et j'ai du mal à bouger les lèvres pour te dire ce que je voudrais. De toute façon, tu n'entends pas. Tu es sur la barque.
Du temps s'écoule. Ça fait même pas une minute que ça fait déjà un quart d'heure et que ça fait déjà une heure et que voilà. Il faut me lever de là, rattraper la fête ou à défaut, aller grignoter.
Poisson sauce barbecue. Haricots à l'eau sauce barbecue. Fromage à l'eau sauce barbecue. Et puis finalement que sauce barbecue. Elle ira combler les lieux desquels l'eau s'est déversée en fleuve. La sauce barbecue rendra force aux muscles, gloire au cerveau, qui redeviendra capable de traiter des informations et d'en tirer des conclusions pour l'avenir. Et il trouvera les moyens pour trouver des moyens.
Et ben si c'est pas dommage ça. Cet ourlet d'oeil qui est devenu phosphorescence, littéralement.
Il va pas venir. Le prince qui sauve les familles. Il viendra pas, c'est ma faute, le type antalgique, le berger de la mer qui sauvera mon globicéphale. Le pilote qui volera jusqu'en Polynésie. La petite fêtarde fidèle qui réconfortait tout en cas d'échouage a disparu, le numéro dans le répertoire qui défile et qui sera là, de manière constante, avec une solution par problème et un amour inconditionnel de la vilaine petite canne. Le numéro qui tapé apporte un portoloin pour l'autre face de la terre.
Don't care. Reste refuges de secours d'urgence.
Pour quand refuges de secours tout court s’écroulent en morceaux.


jeudi 7 juillet 2011

Le cri du faucon

On verra bien si les fourmis habituelles dans mes jambes auront été exorcisées par les heures de marche dans la forêt. Ces jours sont des heures étalées à remplir comme on le voudra, avec les marche qu'on décidera et les siestes dont on aura besoin. Le stress de l'école et des rues se dissipe et laisse de la place pour des bons moments, quotidiens et sereins. P. et moi avons démonté la cheminée pour sortir la petite queue rousse qui y était coincée, et sauvé un merle. Devant l'inné des réflexes je reste muette, ce petit merle qui ouvre grand le bec pensant que le chat va le nourrir. C'est toutes ces réponses sans support qui me troublent, l'eau salée qui sort de l'oeil en défense contre les malheurs de la vie. Il y a en a eu de l'eau salée sous les ponts cet hiver. Et l'hiver est passé vite, le printemps est passé vite et c'est l'été qui réussit à reprendre un peu son temps. Au bord des étangs, les oisillons sauvés entre mes mains, les photos de libellules, la perspective de prendre la mer après des mois de désert, arrivent juste à contenir la fatigue accumulée par l'épreuve d'M. malheureuse et ses rituels nouveaux. Et les miens. Je ferme des portes de placard derrière moi pendant des jours, parceque je sais bien que c'est ce qui empêchera la mort d'intervenir dans ma vie.
Pour l'instant la montre tourne et elle n'est pas au rendez-vous. Il n'y a au rendez vous que des arbres et des poissons, des fruits et légumes et des romans dans le hamac. Après, un écran noir mais peut être qu'on ne sera jamais après. Dort dans son petit nid en serviette de bain comme un gardien pour mon sommeil troublé à moi. L'oisillon prend son envol de ma main pour aller se percher sur le noisetier, on envoi cette petite chose réconfortante à protéger, protéger le jardin.
C'est l'été

Les hommes - semble t-il- peuvent supporter les plus lourdes charges tant que la vie conserve un sens pour eux. Sàndor Màrais.

lundi 4 juillet 2011

C'est la vie

C'est la vie qui est la vie. Derrière nous les marées. Après nous le déluge. Un bain de brume à la plage, j'ai ramassé plein de coquillages minuscules et tous cassés qui se sont broyés dans ma poche pour la plupart, et pour les autres ils restent ici.
Moi aussi je reste là bas. P. et M. se promènent sur la berge et prennent des photos de la barque retournée. Le vent s'est levé, j'avais un masque de sel qui me tire toutes les rides du visage. Tout était irradié avant ça, que le soleil se couche. On a brûlé quelque part quelques heures quel bonheur.

vendredi 1 juillet 2011

Juste pareil

Je parle avec toi et je me rends compte que tout irait bien si tout le monde était toi.
Quand on était petites, on voulait le jouet des autres et quand on l'avait on n'en voulait plus. Dans les mains des autres, les jouets avaient toujours l'air extraordinaires. Maintenant, il reste encore de nous enfants dans nos vies. C'est ces bêtises qui dirigent l'amour. Si tu m'aimes pas je t'aime. Si tu m'aimes je ne t'aime plus autant. Aujourd'hui, c'est juste pareil comme avant, mais on a changé de jouets.