jeudi 7 juillet 2011

Le cri du faucon

On verra bien si les fourmis habituelles dans mes jambes auront été exorcisées par les heures de marche dans la forêt. Ces jours sont des heures étalées à remplir comme on le voudra, avec les marche qu'on décidera et les siestes dont on aura besoin. Le stress de l'école et des rues se dissipe et laisse de la place pour des bons moments, quotidiens et sereins. P. et moi avons démonté la cheminée pour sortir la petite queue rousse qui y était coincée, et sauvé un merle. Devant l'inné des réflexes je reste muette, ce petit merle qui ouvre grand le bec pensant que le chat va le nourrir. C'est toutes ces réponses sans support qui me troublent, l'eau salée qui sort de l'oeil en défense contre les malheurs de la vie. Il y a en a eu de l'eau salée sous les ponts cet hiver. Et l'hiver est passé vite, le printemps est passé vite et c'est l'été qui réussit à reprendre un peu son temps. Au bord des étangs, les oisillons sauvés entre mes mains, les photos de libellules, la perspective de prendre la mer après des mois de désert, arrivent juste à contenir la fatigue accumulée par l'épreuve d'M. malheureuse et ses rituels nouveaux. Et les miens. Je ferme des portes de placard derrière moi pendant des jours, parceque je sais bien que c'est ce qui empêchera la mort d'intervenir dans ma vie.
Pour l'instant la montre tourne et elle n'est pas au rendez-vous. Il n'y a au rendez vous que des arbres et des poissons, des fruits et légumes et des romans dans le hamac. Après, un écran noir mais peut être qu'on ne sera jamais après. Dort dans son petit nid en serviette de bain comme un gardien pour mon sommeil troublé à moi. L'oisillon prend son envol de ma main pour aller se percher sur le noisetier, on envoi cette petite chose réconfortante à protéger, protéger le jardin.
C'est l'été

Les hommes - semble t-il- peuvent supporter les plus lourdes charges tant que la vie conserve un sens pour eux. Sàndor Màrais.

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