mercredi 8 septembre 2010

Mon petit igloo

Je regarde mon petit igloo débouler dans la maison en racontant déjà une histoire incompréhensible qu'elle a entamé visiblement dehors. On arrive donc au milieu et le chat de tata lé méchant, la grifé maman, lé pas gentil paqu'il est méchant.
Alors que c'est même pas vrai.
Ma shoopinette.
Je suis devenue, quelque part, tatou baleine. Tatou de la mer. Tatou? les baleines sivouplai! Je me demande bien ce qu'elle peut comprendre à ces images qu'elle tient tant à revoir, la dorsale qui sort de l'eau et rien d'autre. Tu sais, il y en a une grande partie que tu vois pas, elle est sous la mer, elle a des yeux en vrai.
En tous cas ca ne fait pas peur, ce n'est pas dangereux, puisqu'on peut être "sur le bateau, avec tatou et les banèmes" quand on vogue sur le hamac (et le petit cerveau commenca à imaginer).
Bref, chez papi et mami, c'est la nature.
C'est pareil la nature, elle en veut, elle la demande, selon elle le chat l'aime parcequ'il est allé au banèmes lui aussi. Mais c'est quoi la nature dans une tête de deux ans.
Une idée floue qui englobe la cascade, le cri de la chuetteoulotte, et le rorqual commun, mais qui peut être est commestible, je pense qu'elle hésite encore. En voilà un bel aperçu. Moi j'ajouterais l'epeire fasciée du jardin sauvage de papi (mon soutient moral, ma meilleure compagne, ma maman araignée).
Miséricorde.
Mais c'est un petit boudin de doigt plein de bave qui tend dangereusement vers ma robe un morceau de pain qui supporte tant bien que mal un morceau de fromage recraché. Tiens tatou du fooooomage. Tatou t'aime mais ne peut guère accepter un présent qui vient tant de l'intérieur de ta bouche. Vade retro satanas.

Bref.
On part d'un toast porté à une cellule qui se multiplie, et quelques années plus tard, l'amas de cellule fait partie de la vie, commence à devenir... intelligent. Compréhensible. Vilain. Reveur. Manipulateur. Amoureux. Attentionné. Courageux. La petite chose friable sur le lit d'hôpital se dresse sur deux pattes, mange à la cuillere, remercie, forme des concepts, compte et comprend ce qu'est une couleur (sans en avoir retenu encore une seule), un souvenir et un proche.

Les banèmes c'est des poissons?
bahhhh vooooooouiiiii!



lundi 6 septembre 2010

Un lustre pour vivre heureux en attendant la mort

Un lustre pour sauver la vie. Aujourd'hui, mon cerveau n'est plus qu'occupé à passer du fil de fer dans un trou d'aiguille. Et à redémarrer en boucle son système nerveux. C'est pas bon, c'est pas bon, c'est toujours pas bon.
Je suis pas très digne, je suis plutôt pisseuse, je pleure comme des madeleines. Je suis plutôt collier de nouilles et papier crépon. Je suis là pour enfiler des perles. Je me noie au milieu de mes cotillons.
Je fais le compte de toutes les choses qui ne sont pas faites pour moi. Je repasse le fil la dessous. J'enroule. Les choses pour lesquelles "je n'ai fait aucun effort". Aucun effort.
La sentence vient du dehors. Ça se voit que tu ne fais aucun effort.
Personne ne pourra déceler combien les efforts que "je n'ai pas fait" m'ont couté plus qu'un oeil, une jambe ou un poumon. M'ont émincée à la hache et ont réduit tous les moments autour en bouillie pendant des mois, et mon sommeil, et mes sorties, et mes amis et ma famille.

Si on dézoom, on voit nous, entrain de s'acharner sur de minuscules petites choses qu'il faut pour être conformes. S'acharner, perserver et se casser les os pour que tout soit normal. On gratte encore un peu là où ca fait mal. Jusqu'à épuisement.
Alors que c'est le même sort que les quatre vingt globicéphales noirs qui nous attend.
Alors qu'on va disparaitre.

Bref, c'est "ici que je suis revenue à la vie". Stop.
Je m'en vais. Je quitte. Ca suffit. J'ai d'autres chats à fouetter avant de me désécher sur la plage entourée de bénévoles paniqués.
Aujourd'hui c'est terminé, vivons heureux en attendant la mort.

dimanche 5 septembre 2010

Vie

Ensemble des fonctions qui résistent à la mort.