lundi 6 septembre 2010

Un lustre pour vivre heureux en attendant la mort

Un lustre pour sauver la vie. Aujourd'hui, mon cerveau n'est plus qu'occupé à passer du fil de fer dans un trou d'aiguille. Et à redémarrer en boucle son système nerveux. C'est pas bon, c'est pas bon, c'est toujours pas bon.
Je suis pas très digne, je suis plutôt pisseuse, je pleure comme des madeleines. Je suis plutôt collier de nouilles et papier crépon. Je suis là pour enfiler des perles. Je me noie au milieu de mes cotillons.
Je fais le compte de toutes les choses qui ne sont pas faites pour moi. Je repasse le fil la dessous. J'enroule. Les choses pour lesquelles "je n'ai fait aucun effort". Aucun effort.
La sentence vient du dehors. Ça se voit que tu ne fais aucun effort.
Personne ne pourra déceler combien les efforts que "je n'ai pas fait" m'ont couté plus qu'un oeil, une jambe ou un poumon. M'ont émincée à la hache et ont réduit tous les moments autour en bouillie pendant des mois, et mon sommeil, et mes sorties, et mes amis et ma famille.

Si on dézoom, on voit nous, entrain de s'acharner sur de minuscules petites choses qu'il faut pour être conformes. S'acharner, perserver et se casser les os pour que tout soit normal. On gratte encore un peu là où ca fait mal. Jusqu'à épuisement.
Alors que c'est le même sort que les quatre vingt globicéphales noirs qui nous attend.
Alors qu'on va disparaitre.

Bref, c'est "ici que je suis revenue à la vie". Stop.
Je m'en vais. Je quitte. Ca suffit. J'ai d'autres chats à fouetter avant de me désécher sur la plage entourée de bénévoles paniqués.
Aujourd'hui c'est terminé, vivons heureux en attendant la mort.

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