samedi 27 mars 2010

L'air comprimé à avaler avec un grand verre d'eau

Je sais je sais.
Le chat dort dans le creux du canapé et je n'ai plus qu'a m'y glisser et dormir avec lui.
Et revrire le moment ou emerveillée, je respire sous l'eau. Je savais bien que ca finirait par arriver ce beau jour, de printemps, ou les branchies pousseraient. Mais ca a été moins dur que ca, il suffisait en fait de vetir une bouteille. Jeudi.
J'ai comme deux paires de poumons et dans mon cas c'est pas peu dire. En bas, le silence se fait tout autour et pourtant des dizaines de personnes sont la a quelques metres. Mais moi je suis seule avec une main secourable qui me fait ok, et qui me montre qu'il faut admirer le fond de la piscine, le fond de la piscine. Je sais qu'un jour je reviendrai, la plage d'argent, la vie dans l'eau de la bas.

Il faut revenir sur terre et se secher.
Et profiter d'un week end plus long qu'une semaine en orbite autour du pictocube, la télé.
Ma chere et tendre fiancée la télévision, qui si on evite soigneusement les zones extremes et les south park, et les jt et les fermes des celebrités, renferme des vrais moments d'evasion sur les iles aux orchidées. Et ca peut se partager, devant une pizza et un apéro. La télé c'est la vie et aussi la mort, mais surtout la vie aujourd'hui (et des fois surtout la mort).
Ce sera toi et moi, Martini de noel.

J'adore cette journée et pourtant il pleut des cats and dogs deriere les volets. Je m'en fout il sont fermés. Il y a ce pain d'epice et ces gens la, et il y a toi qui ronronne sur mes tibias, mon petit chat pour toujours.

lundi 8 mars 2010

Baleinoidoscope

J'ai bien aimé Paul Eluard à l'école et Martine a la plage.

Mais il est bien loin le temps ou on cherchait a faire de la poésie a l'École, a part M. l'ethologue qui y croit encore, l'animal, mon compagnon sur cette planète.

On est méchants.

Ça n'a pas de prix un compagnon en ces temps de guerre froide. J'ai du respect pour tout ce qui vit en dehors de nous. Pour ce qui continue a vivre malgré nous. Pour la nature en fait.

Je suis écorchée d'être l'espèce gagnante alors que je n'ai pas joué.

J'ai perdu « mon rapport a la terre » comme tu dis. L'angoisse et la monstruosité ont travaillé a faire d'elle mon ennemi publique n°1.

C'est dommage.

J'aurais été une bonne écolo.

J'aurais fait des efforts pour profiter de la pelouse tant qu'elle était la et j'aurais accepté de vivre dans une hutte jusqu'à la fin, manger des légumes, tout.

Dieu doit pas l'aimer non plus la nature. Ou alors c'est un con.


Moi aussi je suis un con. Resté bloquée sur des évènements indépendants. Impossible de ne pas y penser, le mal est fait.

Chaque jour je survole encore une fois les ruines sombres de la cité des poulpes, plusieurs mètres au dessus du vide, j'ai mal au ventre. Je vois les éclats d'argent, les yeux globuleux et figés qui dérivent tout autour de moi. Un monde transparent de petits animaux étonnés.

La dedans, dans la plus sombre des piscines, j'ai laissé une partie de moi couler au fond. Quand il a fallu revenir a la vie, quelque chose de moi est mort avec le ferry.

La nuit, de la peau grise et brillante sort de la surface en arc de cercle continu et régulier. Je suis au dessus de l'eau plate, et des masses mouvantes immenses passent sous mes pieds.

Il a fallu continuer a vivre pour pouvoir se souvenir jusqu'à la toute fin.

Etholovely

Et ben voila, ou on en est en février, tu me dis de pas arrêter de racler le fromage dans mon assiette parce que c'est cool.

Moi je trouve cool qu'on aille vers le printemps, même si j'ai aussi trouvé cool l'hiver desséchant sans pleurésie. Et qu'a la longue, les neurotransmetteurs puissent agir dans le noyau de la cellule et faire exprimer des gènes muets (cf potentialisations à long terme), une vraie deuxième chance, l'occasion de briller une fois quand on était caché dans l'ombre, ça aussi c'est cool. La biologie, c'est fantastique.

Il a a peine fini de neiger qu'on entrevoit déjà le cerisier en fleurs et le prunus (il aurait été en fleur aussi si il était pas mort). La nature s'est récoltée un gros bout d'humain la pauvre, nous on a un petit coin de nature ça nous suffit bien. J'aime pas le jardin.

Non, en vrai j'adore le jardin, j'adore les noisettes, l'écureuil (surtout farci), les coléoptères, les salades de tomates, l'invasion de fourmi(lle)s, et le hamac. Pour l'instant il pleut. La tragédie ultime.

J'ai encore une plaie des vacances dernières, un choc mental et physique de ce qui vaut la peine. D'ailleurs je vous laisse, j'ai un Corse to find (alors celui la, pour le comprendre! Bon courage)

Penser a décartonner Descartes un de ces quatre, ce facho.


Qui vit dans un ananas dans la mer?

Être fou tant pis.

On prend le pli.

J'aime bien les formes qui m'entourent. Tous ces éléments qui volent dans les airs ou y sont en suspens. J'aime les molécules, les poissons volants en arrêt sur image. J'aime bien l'air.

La baleine, l'obsédante baleine qui glisse chaque jour sous mes pas. Qu'est ce que tu veux a la fin? C'est pas moi qui t'ai chassé pour faire des manteaux, c'est pas de ma faute que tu disparaisses. Fais passer au thon rouge. Mais quand même, je me retourne, tu est toujours la. Tu viens rendre saillant le stress, m'apaiser, rappeler le son sous la mer, jamais oubliable. Le stress parlons en, je lui mettrai un coup de harpon un jour. Je viendrais le vaincre, nager a coté de toi, j'observerai la nature sans y remédier, tu me verra pas, comme tous les autres crustacés qui t'entourent, pleurer de joie.

Épuisée de l'arc de cercle que tu décris, de l'attirance intacte vers le fond, de mes poumons qui tellement souffert pour devenir ces branchies.

C'est la psychose de la mer, le besoin de faire des choses plus fortes que soi, des efforts insurpassables pour tenir loin la peur de la terre. La nuit, je vois les bateaux qui vont sur l'eau, ont ils des ailes? et tout ce qui vit sous la coque et le lest qui tire sur ma cheville comme sur le professeur Arronax.

Le voyage irréel et la marche funéraire. Un tour en dehors du Nautilus.