lundi 8 mars 2010

Baleinoidoscope

J'ai bien aimé Paul Eluard à l'école et Martine a la plage.

Mais il est bien loin le temps ou on cherchait a faire de la poésie a l'École, a part M. l'ethologue qui y croit encore, l'animal, mon compagnon sur cette planète.

On est méchants.

Ça n'a pas de prix un compagnon en ces temps de guerre froide. J'ai du respect pour tout ce qui vit en dehors de nous. Pour ce qui continue a vivre malgré nous. Pour la nature en fait.

Je suis écorchée d'être l'espèce gagnante alors que je n'ai pas joué.

J'ai perdu « mon rapport a la terre » comme tu dis. L'angoisse et la monstruosité ont travaillé a faire d'elle mon ennemi publique n°1.

C'est dommage.

J'aurais été une bonne écolo.

J'aurais fait des efforts pour profiter de la pelouse tant qu'elle était la et j'aurais accepté de vivre dans une hutte jusqu'à la fin, manger des légumes, tout.

Dieu doit pas l'aimer non plus la nature. Ou alors c'est un con.


Moi aussi je suis un con. Resté bloquée sur des évènements indépendants. Impossible de ne pas y penser, le mal est fait.

Chaque jour je survole encore une fois les ruines sombres de la cité des poulpes, plusieurs mètres au dessus du vide, j'ai mal au ventre. Je vois les éclats d'argent, les yeux globuleux et figés qui dérivent tout autour de moi. Un monde transparent de petits animaux étonnés.

La dedans, dans la plus sombre des piscines, j'ai laissé une partie de moi couler au fond. Quand il a fallu revenir a la vie, quelque chose de moi est mort avec le ferry.

La nuit, de la peau grise et brillante sort de la surface en arc de cercle continu et régulier. Je suis au dessus de l'eau plate, et des masses mouvantes immenses passent sous mes pieds.

Il a fallu continuer a vivre pour pouvoir se souvenir jusqu'à la toute fin.

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