lundi 25 juin 2012

Nouveau départ


It’s a new day, it’s a new life, for me, and I’m feeling good.
Grand réaménagement, grand recommencement, grand nouveau départ dans la vie. Rien ne sera plus pareil et la vie va déchirer. Voilà la résolution, après on verra.
Ça commence par une bonne bouteille sur le balcon, chaussures bleues, veste noire, fini l’école, goodbye la fac. J’ai eu du temps, ce qui n’était pas arrivé depuis des semaines ou même des mois. J’ai eu du temps pour réserver le resto, peindre mes ongles, lisser mes cheveux, me saupoudrer de paillettes (jamais vu ça !). Croisé S. comme par hasard, au détour d’une rue, mais qu’est-ce que tu fais là. Il avait une chemise bordeaux qui donnait envie de Bordeaux. Back to the beggining, enfin presque. Il en manque un mais c’est presque carton plein. De plus en plus souvent l’impression que Grenoble se déploie sous mes pieds. Comme ce soir-là. Resto, méga-burgers, Sauvignon rouge (un goût de loin, un lien nouveau), crumble pas bon mais fondant très bon. T. n’a jamais réussi à utiliser l’instrument bimodal qui sert simultanément (ou successivement ?) du sel et/ou du poivre, je sais pas. F. a dit que sa bière puait (mais SI, sens !!!) et que du coup il était vraiment pas sortable (« sueur de la journée » d’Yves St Laurent). Puis T. a fait catapulte avec le pic à burger : c’est la dernière fois, j’abandonne.
Au fond des assiettes blanches, il y avait un coup de pinceau en coulis de fruits rouges, ce qui  visiblement marqua le tournant de notre nouvelle vie. Dieu verra.
Déjà beaucoup de vin et d’autres choses, ressortis du resto au grand air merveilleux d’été qui s’entame et dont l’air transporte mille et une promesses, et des paillettes d’argent.
Mon petit piquenique alcoolisé au jardin de ville est un peu tombé à l’eau, il faut l’avouer, quand nous sommes arrivés et que la place était prise (par 5000 lycéens fêtant le bac (dont d’ailleurs certains ne l’auront même pas)). Ah tu l’avais pas vu venir celle-là hein ? Pas vraiment non. J’avais pas pensé à ce détail qui consiste en une foule compacte et désorganisée comme un nuage de moucherons d’adolescents qui muent et braillent et se prennent pour des adultes qui ont tout compris à la vie du hait de leurs bouteilles en plastique qui contiennent tous les mélanges possibles (c’est peut-être vrai, qui sait). Oula mais attends! tirons nous vite d'ici avant qu'ils décident de mettre le feu à un banc (ah ben trop tard), sinon on va finir en prison en tant que seuls majeurs à trois kilomètres à la ronde et par voie de conséquence: leur tuteur légal.
Le spectacle était ma foi divertissant, des filles en minishorts et des garçons mini-sauvages. C’était rafraîchissant. Nous avons applaudit (enfin non, mais mentalement oui : clap clap clap). Les quais, la place du tribunal par-dessus tout, le théâtre (avec Jean Paul Rouve, enfin non Lorant Deutsch en couverture) la lumière orange de cette ville qui m’apparaît sous un nouveau jour, comme si je tombais amoureuse d’un lieu qui finalement aurait toujours été là sous mes yeux. Elle a mis le temps, cette ville, pour se faire une place dans mon cœur. Mais voilà qu’elle a creusé son trou et qu’une future séparation se transformerait en une déchirure comme dans du vieux drap qu’on utilise pour les chiffons.
T. nous a fait un hoquet à travers une meurtrière, situation que nous n’aurions jamais imaginé vivre en vrai un jour, même dans nos rêves les plus fous. Pour cet instant absurde, merci.  
Welcome home. Encore bu, encore ri, parlé, parlé, parlé des heures à la lumière des bougies à travers les verres à pieds. Jusqu’à ce que le ciel bleuisse (qui a dit « la saucisse » ?) derrière Belledonne et que le matin s’étire en s’effilochant. Juste après que T. a dit « élo, parle-moi de tes problèmes », et s’est endormi sur place avant que je n’ai eu le temps de répondre que je n’en avais aucun. 

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