samedi 19 février 2011
Only girl in the brain
samedi 12 février 2011
Kilos volants sur le fleuve
Tout se tasse, au bout d'un temps. Tu as disparu, et j'ai compris. Que je ne reverrai plus jamais ma grand mère, que tu ne seras plus jamais entrain de chercher dans les bobines, que la recette de ta gratinée de noël est perdue.
A commencé une station debout devant une pente glissante pour ma famille, qui ne trouve pas le courage pour essayer de la remonter, et qui reste les bras ballant devant un tel désastre. Alors je me brise en un milliard de morceaux de glace, disloqués, en poussière.
Mais c'est bien moi qui me suis partout, qui suis bel et bien a l’arrêt de tram, qui a les yeux en l'air sur le fleuve pour un vol de canard. Qui sors le chat en laisse parce qu’il est malade, qui profite du premier soleil pour se régénérer dans un hamac. Régenérer. Générer de nouveau, refaire, produire une nouvelle fois. L'équilibre ne tient qu'a un fil, et le fil est fin, et mes efforts pour rester perchée vains. Le tout c'est « de rester en vie mais ne plus y penser ». Ce que je fais, en m'enroulant dans du sommeil dans ma nouvelle chambre magnifique et en n'écoutant plus jamais la musique pour ne pas prendre de risque et en partant photographier les marais, la petite chèvre et les poules dès que le soleil apparaît. J'aime mon chat comme on aime un bébé humain si on est humain et qu'on aime les bébés humains. Je me sacrifie pour un peuple qui n'est pas le mien, mais qui m'adopte. Je ressuscite quand je vois le plongeur dans les bras de la baleine a bosse, qui la berce dans ses nageoires, sans comprendre pourquoi. Des comportements incompréhensibles, inimaginables. Non programmés. Non hérités. Inespérés. Sans aucune probabilité.
Des tonnes qui volent. Des kilos de matière qui sont en suspens dans les airs, ne pèsent rien, qui peuvent se tourner dans tous les sens, voler, planer, flotter. Sans être contraints par la physique, particules monstrueuses parmi les particules normales.
Solaire polaire
Ça a commencé à me gratter. Un peu.
Dans l'hiver, l'allergie a commencé. Des démangeaisons de ville. Nocturnes, diurnes, irrépréhensibles.
Quand nous étions petits et quand nous étions grands, c'est à dire chaque jour de notre vie, nous avons ramassé des crabes. Avant, je ne voyais que l'étendue des baies grises, un paysage désolé, du sable toujours mouillé, ou la mer s'est retirée tellement loin, qu'on ne pourra plus jamais en atteindre le bord. Il a fallu fuir l'été, aller s'abriter du soleil sous les rochers, et mettre quand même de la crème solaire. La Bretagne, la mer, la grande ombrelle de toute ma vie. Mais petit a petit, tout a changé. Sous les rochers il n'y avait pas qu'un manque de lumière. Il y avait aussi des crabes et des anémones. Sous les rochers Bretons, il y avait la vie. Et la vie je la cherche, partout depuis. Le vent m'accompagne. A chaque minute. Il souffle, la bise, la brise, la brume, la bruine, un déchaînement continu sur le port. Il y a des années, j'ai les cheveux emmêlés avec du vent a l'intérieur. Je les ai dans les yeux, parmi les mouettes, et le goût du citron avec de l'eau de mer. J'ai l'impression que l'eau de mer est remède a tous les maux, qu'elle désinfecte les plaies en y injectant du sable, du crustacé et du sel, et que du coup on devient conservé et pures. Avec du recul, j'ai pris du retard, j'ai manqué d'eau de mer et j'ai failli mourir.
Il y avait un jour que je n'ai jamais savouré au bon moment, parce que ce jour la j'ai cassé mon argentique d'amour et brûlé toute ma pellicule. Mais pourtant, il y avait une tempête de sel et de sable et un paysage infini, sans aucune limite. Au bout du paysage, d'autres habitants. Des systèmes vivants. D'autre lieux. Il se tenait devant moi le phoque moine, rare et loin. Tellement loin que ça nous a tous énerve, merci les taches de graisse a un kilomètre et mes jumelles tremblent et j'en ai marre et j'ai avalé du sable il y a une demi heure et j'ai toujours les dents qui craquent. Plus tard, j'ai réalisé. Des phoques moines, en liberté, en voie de disparition, tenu loin a l'abri de nous, sauvés. Tant pis pour le reste, n pas s'approcher et savourer a distance l'incroyable étendue de l"évolution. Aujourd'hui, j'arrêterai de me nourrir pour un tel spectacle.
Il est loin le sable mouillé et le mauvais temps. Maintenant, l'eau s'est réchauffée et éclaircit. Il fait beau et nous avons découvert d'autres horizons, d'autres spectacles déchirants, d'autres faunes. La passion à pris le dessus et bat, a un rythme fou, avec les flots. Mais quelque soit ou nous sommes, parmi quelles baleines et sur quelle mer, nous n'allons pas oublié le point de commencement, le premiers voyage qu'avait été la Bretagne, qui a fait de nous des porteurs assymptomatiques de la folie de de la nature.
Et bim
Je vais mourir ici. Je regarde océans, par la fenêtre, océans, dans frigo, dans le vide, océans. Elle est loin ma baleine à des centaines de kilomètres de mon micro climat. Je tourne en rond dans cinq mètres sur cinq, derrière les vitres, enfermée parce que dehors il deluge. Le déluge en ville c'est pas la tempête. C'est des averses qui remuent de la crasse. Des torrents sur de la boue, sur des immeubles dégueulasses, sur l'hopital, le stade, la rue. La polution qui nous retombe dessus en gouttes.
J'ai envie de vomir.
Si seulement c'etait le mal de mer. Des embruns, pures, propres. La nature en apocalypse qui envoie tout valser sur les flots. Du grand air. Respirer encore par mes poumons cassés. Etre malade d'iode et de marré. Oui capitaine.
Plus de Grenoble.
Plus du virus.
J'avale de l'eau par le tuba, il y a maintenant des mois. Je vois mes palmes qui oscillent sous moi, au dessus du monde d'en bas, pour reprendre un peu de souffle. Je suis vidée d'energie, ne sens plus mes jambe, gelée, bleue, essoufflée.
Mais il y a un poulpe, parce que quelqu'un à crié « un poulpe! ».
Et d'enormes poissons, qui m'angoissent et m'attirent avec eux dans leur orbite funèbre. Je cherche, je cherche, je nage au milieu d'eux, je veux tellement voir, je vais finir par me noyer. Je vole au dessus des canyons. La peur enfin se desagrege. La plage est loin, je me serai noyée bien avant de pouvoir rentrer.Mes palmes, j'ai trouvé chaussure à mon pied, je vais tellement vite, sans resistance. Tellement de choses à voir et à ne rien entendre à part le bruit des colliers de perles qu'on enroule sur la coiffeuse. Des poissons dans l'eau.
Refuge. Pause. Une bouée.