samedi 12 février 2011

Kilos volants sur le fleuve

Tout se tasse, au bout d'un temps. Tu as disparu, et j'ai compris. Que je ne reverrai plus jamais ma grand mère, que tu ne seras plus jamais entrain de chercher dans les bobines, que la recette de ta gratinée de noël est perdue.

A commencé une station debout devant une pente glissante pour ma famille, qui ne trouve pas le courage pour essayer de la remonter, et qui reste les bras ballant devant un tel désastre. Alors je me brise en un milliard de morceaux de glace, disloqués, en poussière.

Mais c'est bien moi qui me suis partout, qui suis bel et bien a l’arrêt de tram, qui a les yeux en l'air sur le fleuve pour un vol de canard. Qui sors le chat en laisse parce qu’il est malade, qui profite du premier soleil pour se régénérer dans un hamac. Régenérer. Générer de nouveau, refaire, produire une nouvelle fois. L'équilibre ne tient qu'a un fil, et le fil est fin, et mes efforts pour rester perchée vains. Le tout c'est « de rester en vie mais ne plus y penser ». Ce que je fais, en m'enroulant dans du sommeil dans ma nouvelle chambre magnifique et en n'écoutant plus jamais la musique pour ne pas prendre de risque et en partant photographier les marais, la petite chèvre et les poules dès que le soleil apparaît. J'aime mon chat comme on aime un bébé humain si on est humain et qu'on aime les bébés humains. Je me sacrifie pour un peuple qui n'est pas le mien, mais qui m'adopte. Je ressuscite quand je vois le plongeur dans les bras de la baleine a bosse, qui la berce dans ses nageoires, sans comprendre pourquoi. Des comportements incompréhensibles, inimaginables. Non programmés. Non hérités. Inespérés. Sans aucune probabilité.

Des tonnes qui volent. Des kilos de matière qui sont en suspens dans les airs, ne pèsent rien, qui peuvent se tourner dans tous les sens, voler, planer, flotter. Sans être contraints par la physique, particules monstrueuses parmi les particules normales.

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