J’ai tort de me poser encore cette question
et d’autres, après l’armistice. Mais un traité de paix a débarqué au milieu
d’un champ de bataille et j’ai encore envie de tirer quelques balles juste pour
rire, qui iront se perdre au gré des vents. Le paysage n’offre plus personne à
viser, il ne reste plus qu’à m’en prend qu’à moi-même.
Je vois mon corps changer au rythme du retour
à la raison. Ça va prendre tant d'ans. Le temps d’apprendre sans moi.
J’ai envie de souffrir dans une telle mesure que je ne bouge plus de derrière
la porte de la salle de bain. Où trouver la limite. Je soulève un paillasson
qui a disparu. Je n’ai plus envie de voir qu’en rouge et bleu. Le dernier
territoire qui m’appartienne. T. dit que du papillon, je suis en train de
retourner à la chrysalide. Me ligoter les pieds et les mains dans la toile pour
être sûre de ne toucher à aucune de toutes ces choses que j’ai envie de
saboter.
La balle perdue je sais que je la prends mais
avant même ça, mon corps l’a déjà acceptée. Comme si c’était un enfant, quelque
chose que l’on couve, pour la suite. J’ai
l’impression qu’elle va pouvoir éclairer depuis l’intérieur pareille à une
lanterne, rendre mes côtes phosphorescentes. Dans le monde réel (ah oui parce
qu’il y a ça aussi) c’est la rentrée des classes. Je n’ai pas pu dormir,
frigorifiée par des rêves de carnets de liaison à signer.
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