mardi 15 juin 2010

L'école glaciaire

Vendredi, la vie sur la planète.

La fin de l'année de l'école, le diplôme c'est dans la poche, le froid revient. Je me réveille dans une couette en coton, le décor est flou comme une goutte d'encre de chine dans un verre d'eau, j'ai mon pouce qui me rentre dans l'oeil, que s'est il passé. Il faut que C. se repose pour estomper les traces bleues de la concentration et du manque. Et qu'elle mange un peu, des chocolats et de la pizza pour redevenir beige. Le petit monde marche pas droit ces derniers temps, on se retrouvera tous a jouer au Scrabble a l'hôpital si ça continue comme ça. Le petit monde en fanfare dans la salle de repos. Pour réparer la paranoïa des petits loups, l'angoisse des petites louves et les fumettes des autres. Si on avait su, mais on savait, on se serait peut être tenus tranquille. Personne n'aurait couru dans la nuit dans les lumières des ruelles et dormi sous les ponts de Lyon. Plus tard, la santé a peut être pris un coup sans se rendre compte au final. Un coup sans rémission, comme tous ces coups la.

Tout est calme dans Grenoble et j'écoute des gens dire des souvenirs qu'ils ont vécu, sur des vélos d'Amsterdam et des noyaux de cerise dans le nez. Je suppose qu'il y avait une grande bibliothèque chez N. et qu'elle a baignée dans le livres jusqu'au cou comme moi. Et dans le sérieux et la droiture, un peu pas comme moi. J'écoute la peste qui raconte comment elle a transmis le choléra, découpe des chaussettes de son père, empoisonné son école. Comment des vieilles de 50 ans, usées d'avoir aimé le seigneur courent apres des enfant avec des crucifix. Et j'étends la voie de la narratrice de desperate housewives « oui, nous avons tous nos démons intérieurs ». Du haut au bas de l'échelle, tous autant hanté par des voix et l'étau qui se ressert autour des poumons, en cours de français, dehors sous la pluie, devant le panneau d'affichage et la vie qui reprend son cours a chaque fois pour plein de raisons. Par exemple parce que les jours fériés existent, que l'été vient une fois sur quatre saisons, qu'après c'est Noël, parce qu'il y a l'apéro, le martini, des extra dans le jardin la nuit quand le monde entier dort sauf soi. Il y a danser enlacé, bourré, main dans la main jusqu'au matin, aller a Perouge, observer les baleines, L. qui récite l'alphabet (ABCEZ) et les nombres (2 5 9), et une âme secourable qui vient vers la lumière partout et tout le temps sans contrepartie.

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