mercredi 2 mars 2011

Nicolas

Lorsque l'homme s'éloigne de la nature, son coeur devient dur.
J'ai compris ce qui s'est passé. Il y avait avant tout ça une energie libre, sans ancrage qui détruisait tout sur son passage. Qui a papilloné, appelé la detresse, fait la fête, trop bu et en cherché partout des substances pour s'attacher, des lieux pour grandir, des dangers à affronter. Dans le fond des ruelles, des nuits, des inconnus. Le flot incontrôlable cherchait des barrières pour ne pas déborder et avait à l'époque trouvé la ville.
Ce qui nous a usés et rendu vieux.
Mais ça ne s'est pas arrêté là. La chose était invincible.
Elle a continué sa route, dévoré ma tête et trouvé une issue de secours, juste à temps. J'avais besoin d'un récipient immense pour la déposer, un espace vide, qui serait rempli que de coeurs salés comme les notres. Des coeurs de marins.
La mer a commencé à nous chatouiller les orteils vaguement de la plage. Petit à petit elle a commencé à nous tirer vers elle, nous faire plonger les cheveux, les yeux, les ouvrir, voir. Quelques mètres dans l'eau transparente, puis plusieurs mètres dans des eaux plus troubles. Elle m'a attrapé au milieu de ses griffes et m'a amené jusquu'à un point de noyade, de non retour. Et un jour ne plus voir la côte, se fondre parmi les léviathans.



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